« Une couleur n’existe que parce qu’on la regarde » Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Les couleurs expliquées en images, 2016
La Galerie Max Hetzler est heureuse d’annoncer Matière Grise, une exposition de groupe avec des œuvres de Glenn Brown, André Butzer, Jeremy Demester, Günther Förg, Loris Gréaud, Raymond Hains, Charline von Heyl, Liz Larner, Navid Nuur, Albert Oehlen et Edmund de Waal.
L’exposition présente un ensemble d’oeuvres explorant toutes les nuances du gris. La diversité des oeuvres exposées témoigne du fort potentiel de cette couleur achromatique.
Mystérieux et changeant, le gris peut exprimer à la fois une présence et une absence. Cette couleur se prête également à de nombreux usages et interprétations. La relation qu’entretiennent les artistes avec le gris dans leur travail révèle souvent un pan important de leur sensibilité et leurs intentions.
L’histoire de l’art occidental a longtemps laissé une place modeste au gris malgré la pratique de la grisaille dès l’antiquité. En ce qui concerne les représentations collectives, le gris était considéré à la fin du Moyen-Age comme le contraire du noir et symbolisait l’espérance et le bonheur. Des connotations souvent négatives lui sont ensuite attribuées comme la solitude, la mélancolie, l’effacement, ou la tristesse.
L’art moderne et contemporain s’intéressent de plus près au gris. Les premiers cubistes exploitent un chromatisme très peu saturé en travaillant des couleurs comme le gris et le brun. Des artistes comme Joseph Beuys, Jasper Johns, Gerhard Richter ou Albert Oehlen prolongent et renouvellent ce travail.
Le gris dégage un fort pouvoir de suggestion. Il renvoie aussi à des références positives comme la sagesse et la connaissance. Goethe y voit même l’origine de toutes les autres couleurs. Couleur caméléon contenant la totalité du spectre chromatique, elle peut ainsi tendre vers des bleus, verts ou violets et met en valeur toutes les autres teintes. Elle dégage une impression d’harmonie.
La neutralité apparente qui émane de l’utilisation du gris permet une expérimentation des formes mais aussi un jeu avec les matériaux. On ne se focalise plus sur la couleur mais sur la matière et les oeuvres prennent un sens nouveau, plus profond.
Glenn Brown dessine le pied d’Adolph von Menzel sur un support gris foncé, transformant les teintes chaudes originelles en une composition où ne ressortent que le noir et le blanc.
Matérialité et profondeur spatiale nous semblent diminuer dans la peinture d’André Butzer dont les fines lignes apparaissent comme en apesanteur dans la clarté inouïe qui émane du gris.
La recherche continue qu’a menée Günther Förg sur le monochrome se traduit ici par une peinture transmettant son approche émotionnelle aux disciplines formelles ainsi qu’à la structure géométrique.
Entre peinture et monochrome, la "forme-trajet" de Loris Gréaud faite d’huile de vidange teintée s'expose sous formes d'aplats à la beauté silencieuse et presque inquiétante.
L’oeuvre de Charline von Heyl fait ressortir les différentes teintes qui la composent dans une lutte des couleurs. Celles-ci sont instables, en arrivent presque à transformer les formes et transmettent un effet de flottement sur le fond gris.
La nouvelle toile réalisée par Albert Oehlen décline des suites de couleurs à l’organisation complexe que nous sommes tentés de déchiffrer. Le spectateur se voit confier un pouvoir créateur d’associations optiques et mentales.
La surface réfléchissante du Vin d’Anjou de Jeremy Demester passe du bleu au gris selon son environnement.
Raymond Hains recourt au duraluminium, matériau gris et froid, pour recréer malicieusement le doux reflet des proues de gondoles dans les canaux vénitiens. La teinte grise de la tôle où subsistent des lambeaux d’affiches lacérées fait quant à elle ressortir les motifs avec d’autant plus de force.
Le gris de la céramique créée par Liz Larner naît du reflet de la lumière sur la surface pailletée.
L’émail de fer qui surgit de la roche de Navid Nuur oppose son gris explosif à la blancheur crémeuse de la pierre.
Edmund de Waal compose une nature morte anthracite en porcelaine, acier Corten et graphite se rapprochant de l’alchimie.
Jamais monotone, le gris révèle à travers les oeuvres exposées toute sa subtilité. Il est une multitude de couleurs alors qu’on le dit en être l’opposé. Il est porteur de messages et de sens lorsqu’on le pense neutre. Le gris à lui seul, et pour cette exposition, célèbre toutes les teintes qui le composent et c’est une exposition riche en couleurs qui s’offre à nous.
Expositions et foires à venir:
BERLIN
CHRISTOPHER WOOL
9 juin – 22 juillet 2017
Vernissage: 9 juin, 18 - 20h
Bleibtreustraße 45, Berlin
SUMMERFEST 2017, comissariat de Lauren Taschen
Louise Bonnet, Celeste Dupuy-Spencer, Aaron Garber-Maikovska, Oliver Osborne, Walter Price, Odessa Straub
17 juin – 22 juillet 2017
Vernissage: 17 juin, 18 - 20h
Goethestrasse 2/3, Berlin-Charlottenburg
FOIRES
ART BASEL
15 – 18 juin
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Eline Thirion-Berg
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Mats Gustafsson Concert Solo
29 juillet – 27 août 2017
Vernissage: 28 juillet, à partir de 17h
Fête de jardin: 29 juillet, à partir de 17h
Stiftung zur Förderung zeitgenössischer Kunst in Weidingen
Gartenstrasse 32, 54636 Weidingen/Südeifel
Pour plus d'informations:
http://www.kunst-in-weidingen.de/de/home/