Vernissage
le 31 janvier de 17h à 20h
La Galerie Max Hetzler, Paris, est heureuse de présenter l'exposition Stations of the Cross de Günther Förg (1952-2013).
Composé de 14 reliefs en bronze et de 54 monotypes réalisés entre 1989 et 1990, l'ensemble des Stations de la Croix fut exposé pour la première fois à la Galerie Max Hetzler à Cologne en 1990, puis à la Renaissance Society de Chigago la même année, et à la Galerie Samia Saouma, Paris en 1996. Les monotypes ont été édités par les éditions Julie Sylvester, New York. Une œuvre majeure de la même période sera présentée en parallèle, Untitled, 1990, réalisée dans un atelier de Brooklyn pour une exposition à la galerie Mario Diacono à Boston.
Interrogé sur la proposition qui lui est faite de créer des reliefs en bronze pour une église de Chicago, et donc de travailler avec les thèmes religieux, Günther Förg a répondu:
« C'est un défi terrifiant. J’ai essayé d’étudier la signification du Chemin de Croix sur les séries de Barnett Newman, ainsi que sur les travaux de Chagall et Rothko. Les différentes solutions me fascinent et tout particulièrement l’imbrication de l’expressif et du rationnel. Les monotypes que je viens de finir à New York sont finalement peu à peu devenus des études pour des reliefs, alors qu’ils étaient conçus comme un projet distinct au départ. J’aime travailler avec différents supports simultanément. Je me rends compte de plus en plus que nous avions tort à l'école des Beaux-Arts, quand nous pensions que la vie d’untel devait refléter sa pratique artistique, que vous ne pouviez faire des œuvres minimalistes que si vous adoptiez un mode de vie minimaliste, monacal – et que sans cela, l’art ne serait pas authentique. C’est une erreur. Il faut se donner la chance d’évoluer, et ne pas laisser quoi que ce soit décliner.»
Les monotypes ont été réalisés à l’atelier Derriere L'Etoile à New York ; Maurice Sanchez se souvient:
« Il est difficile de croire qu’il s’est passé 26 ans depuis ces trois jours en 1989 où j’ai travaillé avec Günther. Quand nous avons commencé à travailler, Günther peignait une image puis j’en imprimais trois copies et je nettoyais la plaque pour la prochaine image. On a fait six ou sept images comme cela, puis Günther m’a demandé s’il pouvait lui-même effacer la plaque et réaliser la prochaine image directement. Il dessinait alors déjà à travers le processus de nettoyage, puis peignait. Cela m’a surpris car il s’était totalement imprégné de tous les aspects du processus. À ce jour, de tous les artistes avec qui j’ai fait des monotypes, seul un autre a agit de la même façon. Travailler avec Günther me manque, tout comme son extrême douceur et sa gentillesse. »
La peinture montrée en parallèle de cet ensemble est décrite par Mario Diacono dans le catalogue de l'exposition pour laquelle Günther Förg l’a réalisée:
« Les quatre tableaux Untitled ont été réalisés par Förg à New York au printemps 90, et c'est peut-être pour cette raison que leur dialogue « post historique » avec l’Expressionnisme Abstrait apparait si proche, si sensible et si tendu à la fois. L’usage de la toile comme support, plutôt que le plomb, révèle une possible préoccupation pour cette lumière généreuse et réverbérante, ajoutant une introjection de Rothko à celle de Newman. La configuration minimaliste de l'image est contrecarrée centimètre par centimètre par la vitesse du geste, des coups de pinceau qui ne sont cependant pas du tout "expressionnistes". On pourrait les appeler "objectualistes" plutôt, dans le sens où ils n’agissent pas comme l’expression d'un état de conscience ou comme l'établissement d'un champ d'action existentielle, mais ils sont fractures, happenings et temporalité ; de la couleur projetée comme une mesure du temps, auto-déclaré en tant que peinture - comme si le moment de l'exécution et ses événements sociaux contextuels étaient devenus parties prenantes de l'organisation formelle du tableau. »
Günther Förg est né 1952 à Füssen (Allemagne) et mort en 2013 à Fribourg. Son travail a donné lieu à de nombreuses expositions personnelles dans des institutions internationales telles que le musée Brandhorst, Munich (2014); la Fondation Beyeler, Bâle (2009); Fondation Langen, Neuss (2007); Kunstmuseum de Bâle (2006); Gemeentemuseum, La Haye (2003, 2006); Tel Aviv Museum of Art (2002); Kunsthaus Bregenz (2001); Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía / Palacio de Velázquez, Madrid (1998); Musée d'Art Contemporain de Tokyo; Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (1991); Musée Fridericianum, Kassel; Secession, Vienne (1990); Newport Harbour Art Museum, Newport Beach (1989) ou La Renaissance Society, Chicago (1988 et 1990). Le travail de Günther Förg est représenté dans de grandes collections comme celles de la Neue Nationalgalerie, Berlin; du Musée d'Art Moderne (MoMA), New York; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid; Städel Museum, Francfort / Main; Stedelijk Museum, Amsterdam ; Tate Britain, Londres ou Musée national d’art moderne - Centre Pompidou, Paris, entre autres.
Un catalogue illustré avec un essai de Reiner Speck a été publié au moment de la première exposition des Stations de la Croix. Un ensemble des monotypes de cette série se trouve dans la collection du Musée Ludwig à Cologne.
Cette exposition a été réalisée en collaboration avec Julie Sylvester.