Vernissage: 5 mai, 18-20h
La Galerie Max Hetzler, Paris, est heureuse d’annoncer l’exposition de peintures récentes de Bridget Riley,la cinquième exposition personnelle de l’artiste à la Galerie Max Hetzler et la première à Paris depuis sa rétrospective au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2008.
Bridget Riley s’est fait connaître pour ses compositions en noir et blanc fondées sur les effets d’optique, désormais synonymes des années 1960. Elle s’est ensuite concentrée plus spécifiquement sur ceux induits par la juxtaposition de couleurs, considérant que « le défi représenté par les couleurs devait être relevé selon ses propres modalités ».
L’exposition The Responsive Eye présentée en 1965 au Museum of Modern Art, New York, mit en évidence les calculs optiques de Bridget Riley. Etudiant la vision, l’artiste a développé différentes illusions par calculs optiques, mais également à travers un jeu de lignes, de surfaces et de combinaisons de couleurs. Tout comme dans les peintures de Cézanne ou Seurat, l’espace pictural fait office d’études scientifiques sur la nature. Riley y explore la perception de la nature par la couleur ainsi que par les formes.
Les travaux récents en noir et blanc, qui seront présentés pour la première fois, comprennent une peinture murale, un tableau de grandes dimensions (150 x 450 cm), deux peintures triangulaires ainsi qu’un tableau de format carré. Les peintures font en quelque sorte écho à ses tout premiers travaux. Ce sont des exemples percutants de la réorientation de Riley en terme de structure et de couleur depuis ses peintures rigoureuses en noir et blanc des années 1960.
Dans ses écrits, Riley souligne l’importance d’ « observer » lorsque l’on se trouve en face d’une peinture ou bien dans la nature. Comme le fait remarquer Adrian Searle « On observe ses peintures plus qu’on ne les regarde [...] Les couleurs, les formes, les espaces négatifs se déplacent continuellement sous nos yeux. » Son travail pourrait également être décrit de la manière suivante : tout est en mouvement, les « pouvoirs de la nature » vibrent littéralement. Des unités indépendantes de formes et de couleurs percent les bordures puis se dissolvent.
Bridget Riley fut invitée il y a trois ans par le Museum für Gegenwartskunst de Siegen (Allemagne) à créer une peinture murale permanente. Pour concevoir l’œuvre, Riley s’est basée sur sa peinture en noir et blanc de ses débuts, « Tremor » (1962), l’aboutissement étant intitulé « Quiver 1 » (2013). Depuis, Riley a réalisé de nouvelles œuvres en noir et blanc, parmi lesquelles une autre peinture murale et une série de tableaux aux formes nouvelles. Bien que ces œuvres renvoient assurément aux travaux crées au début des années 1960, elles inspireront celles qui suivront. L’échelle a été modifiée, les peintures étant désormais de très grand format. Si les premières peintures constituaient des images « rapides », les nouvelles affichent un rythme différent, plus majestueux. Elles sont le reflet d’un peintre au sommet de son art.
Outre sa pratique artistique, ses écrits théoriques ont également eu une influence considérable sur toute une jeune génération d’artistes :« La surprise de la première confrontation avec une de ses peintures est causée par l’étonnement qui saisit le spectateur. Celui-ci a l’impression qu’un objet inanimé a pris vie et – plus que cela – est en communion avec lui. La surprise du spectateur est, admettons-le, une surprise créée par le spectateur lui-même. La perception est le medium, à même titre que le tableau – plus encore, dans le sens où une peinture, l’artiste le reconnaît, ‘prend vie seulement quand on la regarde à partir d’une certaine distance.’ Dans un sens, en se tenant aux faits, elle n’existe pas; elle existe seulement dans la perception du spectateur. »
John Elderfeld,Creating a way of looking, extrait de Bridget Riley :Die Streifenbilder / The Stripe Paintings 1961-2012, Galerie Max Hetzler, Holzwarth Publications and Ridinghouse, 2013
Un catalogue avec un texte d’Eric de Chassey accompagnera l’exposition.
Bridget Riley (1931) vit et travaille à Londres, en Cornouailles et en Provence. En 2012 elle remporte le prix Rubens de la ville de Siegen (Allemagne) ainsi que le prix de la Fondation Sikkens, Amsterdam. En 2009, elle a reçu le prix Goslar (Allemagne) et en 2003 le Praemium Imperiale (Japon).
Ses œuvres font partie des collections permanentes d’importants musées dont le Museum of Modern Art (MoMa), New York; Metropolitan Museum of Art, New York; National Museum of Modern Art, Tokyo; National Gallery of Australia, Canberra; Tate Gallery, Londres; Museum für Gegenwartskunst, Siegen; Staatsgalerie, Stuttgart; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et Centre Pompidou (MNAM), Paris.
Riley a exposé dans de nombreuses institutions: The Royal Academy of Arts (2014); The Art Institute, Chicago (2014); National Gallery, Londres (2010); Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2008); Schirn Kunsthalle, Frankfurt/M. (2007); ZKM – Museum für Neue Kunst, Karlsruhe (2006); Museum of Contemporary Art, Sydney (2005); Aargauer Kunsthaus, Aarau (2005); San Diego Museum of Art (2004); Tate Britain, Londres (2003); Dia Center for the Arts, New York (2000); Serpentine Gallery, Londres (1999); Biennale de Venise (1986); National Museum of Modern Art, Tokyo (1980); Kunstverein Hannover (1970); Documenta VI (1977) et Documenta IV, Cassel (1968); Museum of Modern Art (MoMa), New York (1965).
En septembre 2015, l’Institut Courtauld, Londres, présentera l’exposition Bridget Riley learns from Seurat.